jeux coopératifs de réalisation

Dans quelles intentions ?

EnVies EnJeux fait le choix d’un apprentissage ludique des relations, à l’aide d’outils agréables à vivre et générateurs d’entraide, tels que les jeux coopératifs.

Après avoir fait vivre aux participant-e-s des jeux permettant de mieux se connaître, et de développer la confiance au sein du groupe, les jeux de cette fiche permettent de questionner les  modes d’organisation qui surgissent spontanément dans un groupe. Interroger la conscience et la satisfaction de chacun relativement à l’organisation mise en place, questionner le potentiel inclusif du groupe, la qualité du leadership (plus ou moins démocratique) permet aux participant-e-s d’expérimenter d’autres manières de faire si besoin. La plasticité du groupe est sollicitée, et les insatisfactions sont intégrées pour opérer des transformations dans les conventions d’usage de la parole, la qualité de l’écoute, les modalités de prise de décision, etc.

Si l’on considère les insatisfaits, non pas comme des personnes qui râlent par manque d’adaptabilité et de capacité à s’accommoder, mais plutôt comme des mélomanes qui seraient plus aptes que d’autres à détecter les dysfonctionnements, les raideurs, les injustices, alors on accompagne le groupe vers plus d’inclusivité et de transparence, etc. 

L’animateur accompagne vers une auto-organisation plus consciente et satisfaisante pour tou-te-s.

C’est pourquoi les animateurs sont ici invités à demander aux participant-e-s de porter attention à la façon dont l’expression de chacun-e est prise en compte (ou non), à la manière dont le groupe questionne son organisation, décide, s’organise.

Objectifs généraux des jeux coopératifs de réalisation

Les jeux coopératifs aident chacun à

• vivre en groupe et développer de l’empathie pour soi et les autres ;
• vivre en groupe et solliciter des pratiques d’entraide pour soi (demander)
• vivre en groupe et répondre aux demandes d’entraide pour les autres (donner – offrir)
• communiquer positivement avec les autres (intentions claires, conditions, intégration, constructivité). 
• identifier les rôles, structurer des fonctions
• construire un leadership démocratique

Pour l’animateur, ces jeux permettent de :

• observer les positionnements de chacun-e
• mieux comprendre comment fonctionne le groupe
• accompagner les dynamiques de groupe (vers plus d’écoute, d’inclusivité, de structuration consentie).

Règles des jeux

Anarchaise

Une chaise vide, une personne circule, les autres restent assis. Les chaises sont éparpillées
un peu partout de manière irrégulière. Quand la musique s’arrête, chacun doit changer de chaise. Le but est d’empêcher la personne de se rasseoir sur la chaise vide. Lorsque quelqu’un s’assied sur la chaise vide, il libère une autre chaise susceptible d’être approchée par la personne sans chaise. La coopération et la recherche d’une stratégie intéressante sont donc de mise dans ce jeu.

Le crayon coopératif

Le crayon coopératif consiste à réunir plusieurs joueurs autour d’un unique crayon (c’est d’autant plus intéressant qu’on est nombreux). Tous les joueurs tiennent simultanément ce crayon via des cordes tendues qui servent à le diriger. Placés autour d’une même feuille, les joueurs vont dessiner tous ensemble en coordonnant leurs gestes.

A partir de cette base simple, vous pouvez imaginer de nombreuses applications:

• Préparez un circuit sur la feuille, façon course de voiture, ou des balises à contourner, façon régate. Les joueurs
  doivent suivre le circuit, sans déborder des limites, le plus prudemment possible, ou le plus rapidement possible.
  En cas de compétition de rapidité, prévoyez des pénalités de temps pour les débordements.
• Résoudre un labyrinthe en groupe
• Réaliser un dessin imposé par un modèle.
• Plus fort encore: réaliser un dessin imposé, sans modèle!
• Réaliser un dessin symétrique à un dessin imposé.
• Remplir des mots croisés ou un sudoku.

Abri anti-atomique

Tous assis en cercle, les yeux fermés. L’animateur colle sur le front de chaque participant une gommette d’une couleur déterminée (choix entre 4 couleurs). Aux 4 coins de la pièce, l’animateur colle une gommette d’une couleur. Ensuite, il prévient les participants qui ont ouvert les yeux qu’une bombe va exploser dans 30 secondes. Ils doivent gagner, sans parler ni écrire, leur abri anti-atomique (correspondant à la couleur qu’ils ont sur le front).

X pieds – x mains

Constituer des groupes de maximum 10 personnes. Le groupe doit réaliser le plus rapidement possible la consigne donnée par l’animateur. Celui-ci indique le nombre de pieds et de mains qui doivent être au sol. A chaque tentative, l’animateur réduit le nombre de pieds et de mains, incitant les participants à trouver des solutions diverses pour y arriver.

La bonne assise

Dans ce jeu, les joueurs-euses se positionnent de manière très serrée, en cercle dans le même sens, avec une de leurs chaussures au centre du cercle. Les chaussures des personnes touchent le talon de la personne devant. Il est important de former un vrai cercle, et non une patate…

L’animation demande aux joueurs-euses si certain-e-s ont des problèmes de genou ou de cheville, en précisant qu’au signal, il faudra s’asseoir sur les genoux de la personne de derrière. C’est donc aux personnes de définir les risques encourus : c’est leur responsabilité, une fois le déroulé présenté.

L’animateur-trice compte jusqu’à 3, et là, tout le monde s’assoit en même temps. A second décompte jusqu’à 3, tout le monde se relève. Il est alors possible de demander au groupe s’il souhaite avancer, et donc tourner, pendant le jeu. C’est un phase de négociation entre joueurs-euses, dont le résultat est déterminant.

Quels debriefings pour quels apprentissages

En ateliers thématique ou suivis, les debriefing plus ciblés soutiennent les apprentissages au gré des prises de conscience de chacun voire interrogent les modalités d’organisation pour clarifier ou bonifier les structures implicites ou explicites à l’œuvre au sein du groupe. L’approfondissement permet de révéler que les conditions de la joie sont liées aux conditions de la confiance. Pour entrer dans des jeux de réalisation en créant des modalités d’organisation inclusives de la sensibilité mais aussi des compétences voire des références de chacun-e.

Texte de Chloé di Cintio