Regard sur les jeux coopératifs : Annick Lobet
Lorsqu'Annick Lobet nous parle de son regard sur les jeux coopératifs, on est loin de la logique marchande, et plus près d'une envie de changer le monde et nos...
Les jeux présentés ici ont une structure paradoxale : compétitifs dans leur mécanique, ils deviennent coopératifs de part de fait que les joueur.euse.s ne s’identifient pas à un rôle, car celui-ci n’a de cesse de changer.
La posture de l’animation et les objectifs poursuivis vont être déterminants dans le déroulé du jeu ; et auront une incidence sur le type de relations parmi les joueur.euse.s.
Dans ce jeu, une cigogne cherche à transformer les pingouins en autres cigognes. Il s’agit donc d’un jeu d’attrape, avec une mise en scène ridicule pour favoriser le lâcher-prise. L’animateur-trice a tout intérêt à aller lui-elle-même dans l’exagération, afin de faciliter ce mouvement vers la décontraction. La cigogne se déplace avec grâce, alors que les pingouins sont malhabiles. Chaque pingouin attrapé devient une cigogne, et le jeu s’arrête dans sa première phase lorsqu’il ne reste plus qu’un pingouin… qui décide de retransformer toutes les cigognes en pingouins, et le jeu repart ! Tout l’intérêt de la partie est d’interroger la notion d’équipe, et de questionner le mécanisme de cristallisation de l’opposition entre les deux camps. Le sentiment d’appartenance est mis en cause, et les stratégies qui peuvent apparaître pour fuir ou capturer se heurtent à cet aspect mouvant des alliances.
Par ailleurs, qu’est-ce que je ressens comme « proie » ou / et comme « prédateur-trice » ? Quel est le rôle que je préfère ? Est-ce que je suis plutôt dans la proposition d’organisation et d’action, dans le fait de suivre les idées des autres et de les appliquer ou est-ce que je ne suis pas dans une démarche stratégique collective ? Est-ce que les éventuelles stratégies regroupent tout le monde ou seulement certaines personnes ? Tout ceci permet d’être envisagé sous forme d’un débriefing sur la conscience de soi et la conscience des autres.
L’un-e des joueurs-euses joue le « gros chat », un-e autre le « p’tit chat ». Les autres participant-e-s se mettent par paire, en se tenant par un bras et en formant un crochet du bras libre.
Dans une première phase de jeu, le « gros chat » imite le cri formidable du terrible prédateur (pour faciliter l’identification par le groupe et la mise en situation ludique) et cherche à attraper le « p’tit chat ». Ce dernier fuit, et peut décider de s’accrocher à l’un des bras libres d’une paire de joueurs-euses : dans cette configuration, la personne en bout de chaîne se détache immédiatement du groupe de trois, et devient le nouveau « p’tit chat » poursuivi par le « gros chat », alors que l’ancien devient partie de la nouvelle paire ainsi constituée.
La seconde phase du jeu est un renversement de situation, pour déconstruire nos automatismes : lorsque le « p’tit chat » s’accroche à un bras, le « gros chat » se transforme en « p’tit chat » et la personne qui se détache du groupe de trois personnes devient le nouveau « gros chat »… et rugit pour clarifier la situation.
Dans toutes les versions, lorsqu’un « gros chat » touche un « p’tit chat » en cours de partie, les rôles sont immédiatement inversés.
Les mécanismes coopératifs des jeux incitent à devenir créatifs dans nos relations, de façon légère et joyeuse. Les debriefing interrogent et accompagnent cette découverte individuelle et collective. Selon l’intention et la mobilisation de l’animateur et du groupe, ces pas de côté permettant les apprentissages sont plus ou moins approfondis.
Aussi, à travers le jeu coopératif, les animateurs et formateurs que nous sommes proposent aux joueurs de porter attention à eux-même et à leurs relations. Et de développer des capacités d’affirmation, d’écoute, d’entraide, de capacité à inclure la sensibilité de chacun et à permettre la participation et la joie de tous.
Texte de Chloé di Cintio
Lorsqu'Annick Lobet nous parle de son regard sur les jeux coopératifs, on est loin de la logique marchande, et plus près d'une envie de changer le monde et nos...
ors d'une interview au Salon Canopée, Julien Prothière et Antonin Boccara partagent leurs parcours en tant que créateurs de jeux coopératifs. Ces deux auteurs de jeux de société ont...
Après avoir fait vivre aux participant-e-s des jeux permettant de mieux se connaître, et de développer la confiance au sein du groupe, les jeux coopératifs de cette fiche permettent...
Les jeux associatifs de créativité à cette faculté de nous ouvrir à notre côté enfantin qui s'implique tout en légèreté. Il révèle notre part d'authenticité, souvent cachée derrière nos...
EnVies EnJeux fait le choix d'un apprentissage ludique des relations, à l'aide d'outils agréables à vivre et générateurs d’entraide, tels que les jeux coopératifs. Le jeu à cette faculté...
Faire le bilan, déposer le bilan : bilan rime avec clôture, et nous donne parfois un avant goût de nostalgie, car souvent lorsque le bilan commence la fin commence...
Un article paru dans le journal le Monde, qui revient sur le Festival de Cannes 2019. Année ou tous les jeux ayant reçu l'As d'Or étaient des jeux coopératifs....
Longtemps méconnus du grand public nous assistons au boom les jeux coopératifs et leurs usages révèlent enfin largement leur potentiel. Pionniers dans leurs utilisation, contactez nous pour en savoir...