“Quelque Chose” : un dispositif pour libérer la parole sur l’inceste
Un objectif simple et essentiel : Il faut en moyenne 16 ans aux victimes pour parler de ce qu’elles ont subi. Durant toutes ces années, très souvent, de nouvelles violences surviennent.
Le projet « Quelque chose » a pour ambition de réduire ce temps en permettant aux jeunes de se libérer, de parler, en leur facilitant l’ accès à l’accompagnement des professionnels de santé. Il s’agit d’augmenter leurs chances d’avoir une autre vie.
Quelque Chose, c’est un spectacle mais aussi des bords de scène en présence de psychologues et des ateliers de théâtre forum en milieux scolaire et carcéral.
I. « Quelque chose » – la pièce de théâtre
Cette pièce, écrite par Capucine Maillard, est mise en scène par Andréa Bescond qui a obtenu le Molière du meilleur Seul en scène et le césar de la meilleure adaptation pour son film Les Chatouilles. Dans Quelque chose 4 femmes victimes d’inceste se rencontrent dans un groupe de parole, elle vont ensuite boire un verre et la nuit les emporte. De fous rires libérateurs en confidences intimes, meurtries dans leur chair, elles s’allègent, elles partagent, elles affrontent, elles renaissent.
Les “bords de scène”
“Il ne faut pas avoir peur de ses émotions, ce sont elles qui nous font bouger” Andréa Bescond. A l’issu de chaque représentation un bord de scène réunit un psychologue, l’autrice et les Commedien-nes. La parole est donnée au public. De nombreuses questions sont posées sur la pièce, mais aussi et surtout sur le sujet qu’elle traite : Quelles sont les conséquences de l’inceste ? Comment survivre à ces violences ? Quelles sont les solutions pour se reconstruire ? Est il nécessaire d’en parler ? Très souvent, des victimes s’expriment, témoignent. Chaque fois, ce sont des instants suspendus…
Ces bords de scène ouvrent un espace de parole nécessaire. Ils permettent également d’informer sur les réalités de ce fléau, ses conséquences, de rappeler l’importance de libérer la parole, de
nommer les dispositifs d’accompagnement pour les victimes. Lors des représentations scolaires, ils introduisent également les ateliers auxquels les jeunes vont participer.
II. Les ateliers en scolaire
Ces ateliers de 2 heures font suite à la pièce et au bord de scène. Ils se divisent en trois temps.
Un dispositif labellisé Unesco, en partenariat avec la Compagnie Aziadé
Un dispositif inédit : Passer par le cœur !
Aujourd’hui, 1 enfant sur 10 est victime d’inceste, soit une moyenne statistique à l’échelle nationale de 3 enfants par classe ! Si l’on considère également les victimes de pédophilie et d’agression sexuelle sur le Web (3 sur 10) et si l’on tient compte de la honte et de la culpabilité qui empêchent, encore aujourd’hui, de nombreuses victimes de parler, on réalise que ce que l’on voudrait être un tragique fait divers est en réalité un système de violence généralisé, dont les conséquences individuelles et sociales constituent un véritable problème de santé publique qui impacte un nombre considérable de personnes.
Pour mettre fin à ces violences et bénéficier des dispositifs d’accompagnement, il n’y qu’une seule porte d’entrée… PARLER. On sait qu’il faut en moyenne 16 ans pour poser des mots sur ce que l’on a subi dans l’enfance, et que durant ces 16 années, de nombreuses autres violences surviennent. Agir le plus en amont possible sur la prise de conscience de ces faits, et favoriser la libération de la parole des jeunes, permet de réduire ce temps et d’envisager des pistes concrètes dont des stratégies d’action dans une démarche de prévention de ces violences.
Les impacts de l’inceste sont connus, et pèsent sur les compétences psychosociales des individus, sur les systèmes familiaux avec une très forte tendance à la reproduction des violences, et sur la société par répercussion (dysfonctionnements relationnels et comportementaux). Le dispositif vise à contribuer à la prévention de ces phénomènes par la médiatisation des enjeux, et au suivi et à l’accompagnement des victimes.
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