Bilan Animation debriefing

animer des bilans et debriefings

Pour se former à l’animation de debriefings, voir la formation “Du jeu au développement des postures et pratiques coopératives” et la formation “Accompagner avec les cercles de parole”

 


Différents supports et méthodes

Faire le bilan, déposer le bilan : bilan rime avec clôture, et nous donne parfois un avant goût de nostalgie, car souvent lorsque le bilan commence la fin commence à se faire sentir. Mais comme chacun sait, sans fin pas de début ! Et un bilan c’est aussi rendre possible et perfectionner le début qui suivra. Alors, on peut faire un bilan pour infléchir la direction de ce qui est en train de ce passer, pour déposer ses valises et repartir avec un énergie neuve… Le bilan donne un rythme à l’action et offre un temps où, sans se juger, ni se culpabiliser, chacun peut dire où il en est de ce qu’il vit et ce qu’il voudrait vivre. Alors, en réunion, en classe, en famille ou lors de tout autre vécu de groupe, faisons des bilans ! Et pour varier les plaisirs et ne pas faire de ce temps suspendu un moment pesant, voici dix (10) manières de faire, parmi d’infinies autres possibles.

Je dis

Le média le plus couramment utilisé lors des bilans est, bien sûr la parole. Dans ce cas je réponds oralement à une question posée par l’animateur du groupe, en parlant en mon nom (“je”), à mon tour, sans interrompre l’autre et sans réagir à ce que disent les autres, ni me moquer de certains propos.
Pour le choix des questions, voir “les différents niveaux de bilans”.

J’écris

Pour un bilan de fonctionnement de groupe :

Chacun-e prend un papier vert et un papier orange. Sur le papier vert, chacun-e écrit deux ou trois choses qui lui ont particulièrement plu. Sur le papier orange, deux ou trois choses qui ne lui ont pas plu.

Cette forme de bilan incite à dire autant de positif que de négatif, car bien souvent les personnes dans un groupe ont tendance à dire ce qui va et à taire ce qui ne va pas. Ces papiers peuvent être anonymes ou non. L’animateur du groupe fait ensuite la liste de tout ce qui n’a pas été et de tout ce qui a été (deux colonnes : OK / pas OK. Une technique consiste à reparler en groupe des points qui ressortent majoritairement, en négatif et en positif afin de cibler des points forts et de pouvoir construire des solutions communes aux problèmes majeurs.

Après 3 ou 4 points, penser à vérifier si chacun est d’accord pour s’en tenir là ou si quelqu’un souhaite vivement parler d’un point, même minoritaire.

Pour un accompagnement des difficultés interpersonnelles :

Cette situation se produit lorsque dans un groupe, le sujet abordé en bilan est celui des relations : pour se faire passer des remarques ou des appréciations positives, on peut fabriquer des “chaudoudoux” (cf. le conte du même nom de Claude Steiner). Le “chaudoudoux” est fait pour faire plaisir ; il consiste à écrire sur un morceau de papier ce que l’on apprécie chez l’autre. L’unique consigne est que la phrase écrite commence par la formule suivante : “Ce que j’aime en toi c’est…”.

Chaque personne peut réaliser un chaudoudoux pour chaque autre membre du groupe, si le groupe est important et le temps limité, on peut décider que chacun écrit par exemple cinq (5) chaudoudoux, mais attention à ce que chacun en reçoive ! Les chaudoudoux sont distribués aux personnes qu’ils concernent, mais leur auteur peut rester anonyme.

Les chaudoudoux peuvent être réalisés par des enfants ou des adultes, ils permettent de renforcer les bonnes relations et aussi de faire l’effort de trouver en chacun, quelque chose de positif.

Lorsque l’on sent que les relations ne sont pas très harmonieuses, le bilan interpersonnel peut utiliser la célèbre construction de phrase de la communication non violente (CNV) : la consigne est alors d’écrire sur un morceau de papier une phrase composée des parties suivantes :

Lorsque je te vois faire ….. (ou lorsque je t’entends dire…)

  • Je me sens …
  • Parce que …
  • Aussi je te demande de ….
  • Et j’essaierai de … (ou je m’engage à …)

Cet exercice difficile au début permet de revenir sur des moments qui ont été difficiles à vivre avec quelqu’un, sans tomber dans l’accusation ni lui faire porter toute la responsabilité de la chose, car la relation à toujours deux bouts ! 

Je dessine

  • Je dessine comment j’ai vécu la journée, ou la semaine, puis j’explique mon dessin aux autres personnes du groupe. Ceci permet de prendre un temps pour faire le point avec soi-même et se recentrer, avant de faire un retour au groupe. Cette approche est très peu directive.
  • En début ou en fin de journée : je dessine un visage simple sur lequel se lit l’émotion dans laquelle je suis. Il s’agit ici de prendre la température émotionnelle du groupe avant de commencer un travail afin de pouvoir adapter le rythme et les supports à l’énergie du groupe.
  • L’animateur du bilan dessine une cible sur une grande feuille : un grand cercle, avec un centre, une partie centrale et une zone “extérieure”. Ce disque est découpé en autant de parts qu’il y a de points à aborder. Chaque participant dispose d’un feutre de couleur différent et fait un point (une étoile, un escargot…) dans la zone qui correspond à son appréciation : le centre correspond à quelque chose que j’ai particulièrement aimé, le milieu est une zone mitigée et l’extérieur une zone qui correspond à des choses qui m’ont déplues. Cette cible peut avoir un fond coloré (ex. : vert au centre, orange au milieu, rouge au bord). Ici encore le groupe réalise un bilan sur un support unique, et crée donc une image qui laisse bien apparaître l’appréciation globale du groupe (des points positifs et négatifs ressortent visuellement). Ces points peuvent ensuite être discutés.

Je colle

L’animateur fait la liste des différents thèmes à aborder (seul ou avec les participants). Chaque thème sera écrit en titre sur une feuille A4, et les participants ont à leur disposition des petits papiers ou gommettes de couleurs différentes (des rouges, des oranges et des verts). Les feuilles sur lesquelles sont inscrits les points à aborder passent de mains en mains et chaque personne colle sur cette feuille la couleur correspondant à son appréciation. Par exemple je colle une gommette orange sur le thème “cuisine” car je n’ai pas aimé tous les repas. Les participants peuvent prendre deux gommettes pour nuancer leur réponse : en fait, il n’y a qu’un repas que je n’ai pas aimé, je colle donc une gommette rouge ou orange et je la recouvre en grande partie d’une gommette verte.

Les feuilles, une fois remplies, sont affichées au mur ou étalées au centre du cercle de personnes et laissent voir une ou plusieurs couleurs dominantes, ce qui est très parlant. On peut ensuite faire un tour de parole pour approfondir certains points, comprendre ce qui a été ou non, donner la parole à ceux qui voudraient s’exprimer aussi oralement. Si ce bilan n’est pas final, il laisse place à la recherche de solutions et d’améliorations, et met également en évidence les choses qui ont plu à tout le monde et qu’il ne faut donc pas changer.

Je mime

A la fin d’une réunion ou d’un stage, je me lève et mime au groupe l’état dans lequel je me trouve. Chacun à tour de rôle fait une statue devant les autres. Ce bilan est à préférer lorsque l’on sait qu’il n’y a aucun mal vécu sérieux. En effet, les mimes prêtent à rire et si cela met une bonne ambiance, attention à ne pas rire du malaise sérieux d’une personne…

Je fais un son

A tour de rôle, chacun-e produit un son qui correspond à son état intérieur. On fait ensuite un tour de parole pendant lequel chacun-e dit ce à quoi le son qu’il a entendu lui a fait penser. Il est intéressant de voir comment les personnes reçoivent différemment ce quelles entendent, et de réaliser la diversité des interprétations.

Chloé di Cintio et Richard Abécéra – 2014/2021
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