Danser contre le harcelement. Danser pour la solidarité

. . Relations interpersonnelles

Danser contre le harcelement. Danser pour la solidarité

Ce projet initialement nommé DAB (Dance Against Bullying) est soutenu par la Commission européenne et porté à Marseille par la compagnie de danse Essevesse qui nous a transmis la méthodologie pour animer ces ateliers.

Qu’est-ce que le harcèlement ?

Une personne est victime de violence qualifiée de « harcèlement » lorsqu’elle est exposée de manière répétée et à long terme à des actions négatives de la part d’une ou plusieurs autres personnes. Les processus d’intimidation peuvent prendre des formes multiples : de l’intimidation (des railleries aux gestes obscènes ou menaçants) aux actes de violence concrets (brimades, agressions, destruction de biens, rackets, agressions armées, viols…).

Comment prévenir le harcèlement ?

Face à ces formes multiples, il est nécessaire d’analyser la dynamique commune de ce phénomène relationnel.

Trois caractéristiques à la dynamique relationnelle de harcèlement

  • La répétition :
  • La disproportion des forces
  • L’intention de nuire

Le harcèlement au regard dynamique de groupe

Au niveau de la dynamique de groupe, le processus du harcèlement s’inscrit de façon générale dans une relation triangulaire entre un agresseur, une personne agressée et des témoins dits actifs ou passifs.
Chez les jeunes, le besoin d’appartenance au groupe de pairs est fort et, dans une situation de harcèlement, le groupe vit avec la menace constante de l’exclusion. Cela peut amener certains individus à renoncer à leurs propres intérêts ou/et à leurs valeurs.
Les victimes comme les harceleurs, sont le plus souvent des personnes qui échappent à la norme majoritaire. Les témoins, s’ils sont présents, se positionnent de deux manières différentes : soit ils sont « actifs » (ils rient, encouragent, assistent le harceleur ou vont venir défendre ou secourir la personne harcelée), soit « passifs » (ils regardent, laissent faire, ne prennent pas position, ou s’en vont).
Les ateliers s’articulent autour de l’exploration chorégraphique de ces rôles à travers des postures, des gestes, des comportements et interactions au sein du groupe face à un tel processus. Ils visent la consolidation des liens et la solidarité entre les participant.e.s.

Pourquoi la danse?

La danse est un moyen de stimulation de la conscience de soi et de son corps, qui favorise l’expressivité, le renforcement de la confiance, l’autonomisation et la rencontre avec les autres. A travers le mouvement, nous trouvons un autre chemin et pouvons exprimer ce qui peut être difficile à dire, et aussi laisser émerger des émotions vécues pendant ou après une situation de harcèlement. Le corps physique et émotionnel est malmené dans une situation de harcèlement. Il y a une intrusion, une violence qui s’inscrivent en nous, et qui demandent à être libérées et conscientisées afin d’en comprendre les mécanismes, les pièges et éviter la répétition.

Le cadre proposé permet de les transformer en recherchant des solutions symboliques à travers le mouvement. Par la rencontre dans la danse, nous favorisons la confiance dans le groupe pour que chacun puisse y trouver sa place. Nous sortons de l’individuel pour aller dans le collectif afin de renforcer les liens autrement que par les mots ou les situations répétitives auxquelles nous sommes confrontés.

Passer ensemble par le corps, puis par la mise en mots avec des débriefings réguliers est une manière de créer une expérience commune, une possibilité de se rendre compte de la richesse de nos différences et de nos similitudes dans l’expression de nos vécus.

objectifs

  • Promouvoir l’utilisation de la danse comme outil de lutte contre le harcèlement pour
    renforcer la confiance en soi/avec les autres.
  • Comprendre les mécanismes en jeu dans une situation de harcèlement.
  • Favoriser les prises de conscience individuelles et collectives en utilisant des
    méthodes d’éducation populaire.
  • Aider les jeunes à surmonter des problèmes spécifiques liés au harcèlement par des
    activités de cohésion de groupe, de créativité et d’intégration.
  • Permettre aux jeunes de s’exprimer et d’écouter les émotions et les besoin de
    chacun.e.

Public concerné

  • élèves collégiens ou lycéens
  • groupes d’adolescents (centres sociaux, maisons de quartier etc.)
  • animateurs-trices, éducateurs-trices

Démarche

Atelier 1: Le harcèlement, une dynamique collective
Le témoin passif

Cet atelier vise à présenter le projet, les participant.e.s, les animateurs et animatrices, à définir les principaux facteurs et acteurs d’une scène de harcèlement, à créer une connexion de groupe et de confiance et à travailler autour du rôle du témoin passif.

Il permet d’explorer physiquement les émotions ressenties par les personnes dans cette situation à travers des exercices de respiration, de marche, de manipulation en trio, et de partage collectif via une chorégraphie reprenant les émotions, présentée au reste du groupe. Ils découvriront que les émotions ressenties par les personnes harcelées et celles qui harcèlent, peuvent être les mêmes que celles ressenties par les observateurs passifs et actifs.

Atelier 2: Mon corps c’est mon espace
La personne agressée

Cet atelier vise à incarner l’expérience de la personne agressée. L’accent est mis sur la confiance en soi et les autres, l’identification des émotions, leur acceptation, et la coopération. Les participant.e.s expérimentent, à travers leur corps, ce que ressent une personne intimidée. Il est important d’analyser le rôle de la personne la plus vulnérable et comprendre que la compassion est un outil indispensable contre le harcèlement. Elle permet de réaliser l’importance d’apporter de l’aide à celles et ceux dans le besoin. Lors d’un exercice en cercle, ils pourront ressentir le poids des autres et effectuer des mouvements d’ajustement pour établir un équilibre et des liens solides.

Atelier 3: Agir pour s’entraider
Témoin actif

Cet atelier se concentre autour de l’expérience du témoin actif, celui qui aide, guide une  sortie de crise, et devient la personne de confiance. Il vise à améliorer ses compétences d’observation et de communication. L’objectif n’est pas de dénigrer ou de retourner la violence contre le harceleur, mais de pouvoir se connecter à son ressenti.

Dans des exercices de marche, de guidance les yeux fermés, de lâcher prise dans une chute soutenue par autrui, puis de danse en cercle sécurisé, ils expérimenteront le travail sur l’empathie et la solidarité dans le groupe, une clé majeure contre le harcèlement.

Atelier 4: Dans la peau de…
L’agresseur

L’atelier se concentre sur l’expérimentation du rôle de l’agresseur et vise à travailler sur la prise de conscience de l’importance de la solidarité dans un groupe. En stimulant l’imaginaire, en incarnant corporellement la marche, la posture et l’énergie du harceleur, les participant.e.s sont ensuite invité.e.s à créer une chorégraphie en binôme.

L’idée est de favoriser la transmission d’un mouvement observé par l’autre, d’échanger sur le ressenti et mieux comprendre ce qui se passe dans la peau de l’agresseur ou sur ce qui a pu le mener à cette situation. L’accent est mis sur le déficit d’empathie mis en place par le harceleur, souvent lié à une absence de sensation de soi-même et à la volonté de la nier pour différentes raisons. Les exercices renforcent le sentiment de responsabilité de chacun pour maintenir le bien-être du groupe et l’importance de la communication verbale et non verbale pour créer ensemble une chorégraphie.

Atelier 5: Tous ensemble…
Face au harcèlement

Ce dernier atelier vise à faire revivre les quatre rôles d’une situation de harcèlement en proposant une vision plus large, afin de montrer qu’il est possible de transformer les relations de domination en étant un groupe soudé, solidaire et actif. dans ses exercices, il privilégie la création d’une atmosphère de confiance et d’intégration du phénomène comme par exemple former une sculpture de groupe en situation de harcèlement. Celle-ci sera remodelée par les autres en écoutant et en acceptant leurs commentaires.

A la fin de l’atelier nous souhaitons et vérifierons que tou-te-s les participant-e-s repartent avec:

  •  une plus grande connaissance de soi et du groupe
  •  la conscience qu’ils et elles ont pu créer des chorégraphies et prendre des décisions en groupe.
  • une idée plus claire sur les mécanismes de la violence et de comment les stopper
  • une idée plus claire sur comment agir et transformer des relations de harcèlement par la mise en place de solidarité (éprouvée dans leur corps et dans le groupe) comme une alliée pour le changement.
Séquence 6
Titre séquence 6
  • Texte texte texte…
  • Texte texte texte…
  • Texte texte texte…

Méthodes pédagogiques

Nous portons une attention très particulière au cadre proposé par notre posture et notre qualité d’écoute et d’observation afin d’instaurer dans le groupe de la bienveillance, du non jugement et de la confidentialité.

Les ateliers de 2h30 sont construits de manière progressive dans la recherche de mouvement, de connexion au corps, avec pour objectif d’amener petit à petit les participant.e.s à se sentir en confiance et à lâcher prise.

Structurés selon une progression logique, les ateliers explorent les quatre rôles possibles dans une situation de harcèlement (Témoin passif, Témoin actif, Agresseur.se, Agressé.e)
et se déroulent de la façon suivante :

  • Introduction : prise de contact, présentation du cadre et de la séance.
  • Mise en corps : éveil et exercices ludiques en mouvement.
  • Activités : expérimentation en mouvement autour d’un des rôles.
  • Improvisation / Création : danse collective à partir des mouvements qui ont émergés
    lors des exercices précédents.
  • Temps d’échange, débriefing apprenants : partage des expériences vécues, de l’état émotionnel et des questionnements présents.

Intervenants.es

Béatrice BIZOT
Après plusieurs années d’expérience comme éducatrice spécialisée, elle travaille depuis quinze ans au Planning Familial 13, association qui accompagne les personnes sur les questions de vie affective, relationnelle et sexuelle. elle a une pratique d’écoute, de soutien individuel et d’animation de groupes. La prévention des violences et l’accueil des personnes victimes de violences sont au centre de sa pratique. En parallèle, elle explore avec la danse une façon d’être plus authentique et libre avec elle-même et découvre combien le mouvement était source de bien-être, le corps pouvant exprimer les émotions difficiles à mettre en mots. Afin d’approfondir cette approche, elle se forme à une pratique qui relie l’Art et la Vie par l’expression créative, le Life Art Process® (https://www.tamalpafrance.org/). Celle-ci combine le mouvement, la danse, le dessin, l’écriture créative, et les techniques performatives, mais aussi des outils de communication, pédagogiques et thérapeutiques, qui composent la base d’une posture d’accompagnement et d’une réflexion artistique, sociale et environnementale. La rencontre avec Charlotte et Damien dans cette formation nous a donné l’envie de mettre en place ces ateliers qui utilisent le mouvement dans un objectif de prévention.

Damien GAULT
Réalisateur de fictions, il écrit et réalise plusieurs courts métrages avant de s’orienter vers l’écriture de films longs. Depuis trois ans, son envie est d’élargir ses compétences et de nourrir sa passion pour la danse, l’improvisation et la création scénique. il multiplie les stages et les pratiques (somatique, CNV, performance, dramaturgie chorégraphique, clown Gestalt…) et se forme au Life Art Process®. En 2019, il rencontre Fabio et Nino de la Compagnie Essevesse puis Béatrice et Charlotte avec qui il concrétise son souhait de compléter son activité d’auteur/metteur en scène par la mise en place d’ateliers de pratiques corporelles à visée sociale (harcèlement, discriminations…) et artistique (ateliers impros, travail du corps pour les comédiens, danseurs, accompagnement de projets).

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Charlotte Jullien:

Charlotte Jullien

FONCTIONS
  • Co-coordinatrice EnVies EnJeux 13
  • Accompagnatrice et formatrice
Compétences
  • Dynamiques relationnelles et coopératives (adultes, enfants, adultes-enfants, parentalité).
  • Prévention des violences/Régulation non-violente des conflits.
  • Estime et confiance en soi, en l’autre et dans le monde par le mouvement et la créativité.
Présentation

Diplômée d’État en tant qu’Educatrice Spécialisée, Charlotte s’est engagée dans la transmission d’apprentissages relationnels comme facteur d’épanouissement individuel et collectif. Après des années de travail auprès d’enfants et d’ados, elle s’est formée à l’accompagnement et au soutien à la parentalité avec Catherine Dumonteil-Kremer.

Parallèlement à cela, elle plonge dans l’univers de la danse libre qu’elle appréhende comme un moyen de se connecter à son corps, d’exprimer sa sensibilité et sa créativité, afin de transformer son lien à soi, à l’autre et au monde. Cela l’a conduite à s’engager dans le Life Art Process® pour transmettre et accompagner des personnes dans cette voix du corps et de la créativité.

Accompagnement sur-mesure

(

Notre démarche est basée sur la co-construction d’une proposition pédagogique ajustée à vos besoins et à votre contexte. N’hésitez pas à nous contacter afin que nous construisions ensemble un programme d’accompagnement sur-mesure.

)

Format
5 modules de 2h30
Nombre de participants
De 6 à 14 personnes
Prix
Devis sur demande
Nous contacter
Etre contacté
Newsletter
Etre contacté
Newsletter